La nuit est totalement noire, nous venons de traverser Taffala, Marcilla en direction de la ville de Tudella au sud du désert des Bardenas. Puis un coup de folie nous gagne et l’idée d’aller nous engouffrer au cœur d’une ville pour trouver un spot où dormir ne nous emballe pas vraiment. Alors, nous prenons la perpendiculaire et passons Caparroso avec la mission de trouver « El Paso » que je vois noté sur mon livre des randonnées dans le désert des Bardenas que j’avais amené avant le départ.
Nous avançons, toujours dans la nuit noire, sans chats gris. Nous traversons encore quelques villages en se disant qu’il serait quand même temps de trouver un endroit où dormir, mais toujours ce « El Paso » qui nous appelle.. On roule espérant éviter la lumière des lampadaires en plein village et les champs agricoles qui semble longer la route à perte de vue. Nous suivons le panneau du désert des Bardenas et entrons sur un chemin caillouteux. Un peu perplexe, nous poursuivons se demandant vers quoi nous nous engageons ? Serait-ce l’entrée du désert en fait ?

Un peu naïvement, nous avons cru que « El Paso » serait une sorte de petit village à l’orée du parc – je sais… Notre espagnol médiocre n’aidant pas, nous comprendrons plus tard que « El Paso » veut simplement dire le passage ! Nous nous sentons légèrement idiots mais après quelques kilomètres de pistes, nous sommes trop engagés pour faire demi-tour et nous ne voyons vraiment pas où nous aurions pu nous stopper avant sur la route.
A peine le moteur arrêté, j’ai une révélation ! Mais nous ne pouvons pas nous arrêter ici ! Le parc du désert des Bardenas est un parc naturel et une réserve militaire où il est interdit de camper sous quelle forme que ce soit et où il est interdit de rouler de 20h à 8h du matin. Bref. Je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de rester là, je n’aime pas me trouver où je ne devrais pas ! Enfin du moins pas à ce point. En même temps les petits ont faim – la fausse excuse – et nous ne savons vraiment pas où nous poser ailleurs… Le propre du voyage en van me direz-vous !
Nous cogitons, mon frère me convainc de rester là où nous sommes mais je décide pour la seconde nuit consécutive de ne pas monter la tente Westfalia, je préfére rester « discrète ».
Le réveil
Le soleil n’a pas encore pointé le bout de son nez que nous sommes déjà réveillés. La condensation est dense, l’appareil photo est tout froid et l’objectif plein de buée ! Nous déjeunons et plions le van assez rapidement.
Je crois que mon frère a vraiment apprécié cette aventure de se poser dans la nuit noire et de découvrir au petit matin le décor qui nous entourait. Il est temps de prendre la route « El Paso » – ahah et découvrir le parc du désert des Bardenas. Nous sommes en réalité au nord du parc et nous entamons sa boucle dans le sens inverse de ce qui est habituellement réalisé – ce que j’avais d’ailleurs fait il y a trois ans.
Nous nous arrêtons tous les deux cents mètres ou presque en s’extasiant sur les moindre détails du paysage changeant au grès des virages.
Nous arrivons tout doucement à la Castildetierra. Le point de départ de notre randonnée à pied.
Randonnée Cabezo de las Cortinas
Grâce à mon livre sur les randonnées dans le désert du désert des Bardenas Reales, nous avons choisi un itinéraire simple et d’environ 5 kilomètres. Le Cabezo de las Cortinas. Je chausse mes chaussures de randonnée, j’installe Maxime dans son sac de portage – je tiens d’ailleurs à préciser que je me fais royalement avoir ! Car même si il est un peu plus léger qu’Alexis, il reste quand même tout le long de la randonnée bien installé dans mon dos, alors qu’Alexis marche de mieux en mieux ! Et donc le porteur porte certes plus lourd mais carrément moins longtemps !
Nous quittons la piste sur notre droite et nous prenons un chemin contournant un petit lac, le Balsa de las Cortinas. Je ne m’attendais pas à ce changement de paysage en si peu de marche et ces herbes hautes rendent le lieu sublime.
Nous retraversons la piste et nous nous avançons droit vers la montagne au toit plat en face de nous. le Cabezo de la Cortinas (364 mètres).
Mon frère prend Alexis dans le sac de portage car le terrain devient de plus en plus dangereux et nous avons envie de presser un peu le pas.
La vue sur la Bardena Blanca
Nous longeons le ravin et profitons de la vue sur la Bardena Blanca, la Castildetierra et le Barranco. Le livre nous indique qu’il faut chercher une espèce de marche naturelle permettant d’accéder à un passage en pente très raide et non aménagé. Après avoir observé le terrain, je n’ai pas voulu m’aventurer sur ce chemin qui n’en n’était pas un et j’ai préféré que nous fassions demi-tour. Du coup nous sommes redescendu par là où nous étions monté et revanche nous avons suivi à gauche un tout petit sentier longeant le pied du Cabezo de las Cortina.
Un dernier tour dans les canyons (barranco), nous avons rejoint la piste et bouclé notre boucle.
Nous déjeunons sur place. J’ai trouvé qu’il y avait quand même pas mal de passage pour un désert. Il doit être victime de son succès ! et probablement de sa beauté.
Il est temps de repartir, nous profitons une dernière fois d’une vue panoramique et nous gravons ce moment dans nos esprits.
à suivre…
Cet article fait parti d’une série d’articles sur un road trip en van de trois jours réalisé avec mon frère et mes enfants en Espagne. Point de départ Hendaye / la région de Navarre avec le Mirador del Balcón de Pilatos, la Nacedero Urederra en Baquedano, le désert des Bardenas, le palacio Real de Olite / Retour en Pays-Basque espagnol à San Sebastian (Donostia), le Monte Ulia et les Doces Tribus.
Toujours aussi chouette à lire et à regarder en tout cas ! 😉
Les couleurs, les paysages, les photos & leurs bouilles!
La vue de tout en haut est trop chouette ! 🙂