C’était il y a quelques jours, nous étions posés là en face de la base sous-marine sur les bassins à flot à Bordeaux, les enfants dormaient à l’arrière du van et lui finissait son repas pris sur le pouce de mal-bouffe. Nous observions les alentours, nous discutions avant de repartir à nos occupations.
Je me souviens avoir longé les hangars au pas, ces hangars peu à peu déserts qui s’habillent de peinture plus impressionnantes les unes que les autres. Mais l’inspiration n’est pas là, à cet instant je ne voyais que le brouhaha des grues au loin et les bateaux se chevauchant. Mes seules pensées allaient au bâtiment en face de nous, je me disais qu’ils devraient songer sérieusement à créer un énorme graffiti sur toute la base sous-marine. Ce serait moins déprimant.
Ce week-end, les enfants étaient absents. Nous les avions laissés chez leur grand-mère afin de s’octroyer une soirée musicale rien qu’à nous. Il a composé une bonne partie de la soirée, j’ai laissé passer le temps devant une série et nous sommes partis au milieu de la nuit pour le line-up final. La nuit fût blanche et alors qu’il se préparait pour aller travailler, je me laissais doucement glisser dans les draps, l’air un peu hébété. J’avais passé une super soirée.
Quelques obligations plus tard, j’ai fini par profiter du calme de la maison et je décidais que les enfants rentreraient plus tard. Le lendemain.
Je savais alors que j’aurai ma matinée, celle que ne n’ai jamais. Et j’avais envie d’explorer la ville en photographie. Tranquille. (Trop ?). Il me glissa « tu devrais aller aux bassins à flot ». Je l’ai écouté.
Alors, dimanche, je me suis levée et j’ai roulé, roulé le long de la Garonne jusqu’à traverser le pont Chabans Delmas où je me suis arrêtée. Le vent était froid, le ciel plutôt dégagé. Et j’ai eu envie de rouler, bouger rapidement d’un lieu à un autre et je me suis dit que la meilleure solution serait une balade en vélo. J’ai chevauché ma bécane fraîchement louée et j’ai roulé, j’ai roulé le long de la Garonne, sur les pavés, loin des clichés bordelais. J’ai même bravé les interdits, je suis une vraie hippie.
La base sous-marine
Vers les hangars
Les graffitis sur les hangars
fin de la balade
En rentrant, j’ai su que quelques jours auparavant, le brouillard incessant planant sur bordeaux rendait le lieu mystérieux, il avait pris une photo sans oser me la montrer, cet imbécile.