D’où vient mon goût pour les voyages ?

15 décembre 2017

Cet article fait écho à un article collaboratif publié sur le blog d’Olivia, la fille d’encre qui nous interroge avec la question : « Le goût du voyage vient-il de notre enfance ? ». J’ai trouvé la question super intéressante, j’ai adoré lire les témoignages des différents blogueurs participants et j’ai voulu à mon tour répondre à cette question.

Alors d’où vient mon goût pour les voyages ? Vient-il de mon enfance ?

Instinctivement, j’ai répondu non ! Mais vous allez voir finalement, c’est certainement plus nuancé.

C’est bien simple, enfant, je n’ai jamais voyagé à l’étranger. Par contre tous les ans, mes parents nous amenaient ma sœur et moi en camping dans différentes régions de France. Il y a bien quelques photographies qui traînent chez ma mère mais je garde très peu de souvenirs de cette période. Ils se résument au camping où j’ai appris à nager et celui où j’ai attrapé un coup de soleil monumental sur mes deux oreilles.

Je pense avoir conservé de ces premières années vie – qui englobent également les souvenirs de ma première maison, un goût pour les grands espaces, la nature, les balades en famille et les choses simples.

Vers mes huit ans nous avons déménagé à Bordeaux, mon frère était alors un bébé de quelques mois et mon père avait une maison de famille léguée par ses parents à Lacanau océan. Du coup, fini les campings en famille et j’ai passé tous mes étés suivants entre le mois de juillet à la plage et le mois août chez mes grands-parents dans le sud des Landes. Un mois entre surf, quelques grosses vagues, mes premières bitures, des gros moments de solitude et du grand n’importe quoi et un mois en famille, ambiance devoir de vacances. Ça a duré jusqu’à mes 16 ans avant de commencer des boulots d’été. L’hiver j’allais souvent skier.

Je vous parle de plage, coquillages et crustacés mais mon quotidien à peine les valises posées dans cette nouvelle ville était de vivre dans la tourmente d’une sœur qui s’était mis en tête qu’elle ne méritait pas d’exister, de parents débordés et totalement absents et d’un bébé qui grandissait à élever. Cette période a marquée la fin de mon insouciance, elle m’a appris l’autonomie, m’occuper des autres, de mon frère, la solitude, le danger du laisser aller (merci le sport) et une capacité d’adaptabilité assez élevée. Une période sombre qui m’a surement donnée des envies d’évasion.

C’est grâce au sport que je suis partie pour mon premier voyage à l’étranger. Tout d’abord un long week-end de quatre jours à Madrid, puis une semaine à Casablanca. J’ai très longtemps pratiqué de la natation à un niveau soutenu qui m’a donné l’occasion de participer à des compétitions ou des stages internationaux comme ceux-là. J’ai surtout visité des bassins, compter les carreaux au fond de l’eau ou trop flipper à sauter d’un plongeoir de dix mètres #sontfous mais ces deux voyages m’ont quand même permis de toucher du doigt quelque chose.

J’ai été sacrément marquée par cette image de notre hôtel à Casablanca, un regard sur la gauche avec un quartier plutôt chic et un regard sur la droite avec le ghetto et les bidons villes. Forcément cette image ne m’a pas laissée indifférente, ma vie était compliquée mais je n’ai jamais manqué de rien. Le voyage permet parfois de relativiser. Il y avait eu aussi cette aventure où je me suis perdue du haut de mes quatorze ou quinze ans dans un souk. J’étais pas très rassurée !

J’ai aussi fait quelques colos, des stages UCPA, la plupart à la montagne. Ski / Snowboard. Toujours liés au sport.

La vie suit son cours, j’arrête mes études ou plutôt je ne les commence pas vraiment. J’ai vingt ans, j’ai besoin d’indépendance, je me trouve un emploi et je loue mon premier appartement.

Libre de faire ce que je veux de mon argent, je pars une semaine en stage de surf en Guadeloupe. Comme lors de mes voyages sportifs et n’étant pas véhiculée, je ne découvre pas grand chose de l’île. Du surf et quelques visites avec mes acolytes du moment. Je rentre avec un espèce de sentiment de frustration et d’être passée à côté d’une quantité incalculable de merveilles.

Des superbes paysages, la pointe de la vigie, la cascade du saut de la Lézarde et quelques autres decouvertes dans le nord de l’île, mon plus grand souvenir reste quand même cette idée saugrenue que j’ai eu de chevaucher un vélo en pleine après midi sans eau et de me faire Saint-François à la pointe des châteaux toute seule. Idée toute pourrie, à ne jamais faire. J’ai cru crever d’une insolation. Sur le retour, avant de finir en rampant, je m’arrête au hasard dans une maison demander un verre d’eau.

Louis, je m’en rappelle encore. Une très belle rencontre. Moi qui suis plutôt timide, le voyage me permet et me facilite la rencontre vers l’autre.

Trois ans plus tard, je ne sais même plus comment on en est arrivé là mais j’embarque mon frère en Tunisie ! Le bébé a bien grandit, il a alors 16 ans. Une semaine en circuit organisé et en 4×4. Je crois que ce voyage nous a vraiment marqué tous les deux ! Il fait partie de mes – nos – plus beaux souvenirs. La rencontre avec le désert, le fait de voyager avec une personne que l’on aime. Découvrir ensemble et partager ces moments hors du temps.

Tunisie 2005

On récidive l’année suivante, et je l’embarque à nouveau dans mes délires – délires qu’il est bien content de suivre – et nous voilà partis plus de quinze jours en Martinique. J’ai surtout des souvenirs de nature, de plongée sous-marine et d’en avoir chier à grimper la montagne pelée. J’en profite pour passer une journée avec une amie du lycée partie vivre là-bas (coucou Julie) et l’année encore suivante, elle m’invite moi et deux amies à passer les vacances chez elle ! #merci !

Martinique 2007

Cette même année, j’ai tire un trait définitif sur une relation amoureuse et toxique que je traîne depuis le lycée et je rencontre quelques mois plus tard mon mari qui vit à Londres. Pendant un an, je fais pas mal d’aller-retour entre Bordeaux et Londres. Et nous en profitons pour, tout d’abord beaucoup rigoler et ensuite faire pas mal de visite de Londres et de ses environs. Je profite d’être en Angleterre pour faire un saut à Exeter voir une amie (coucou Alice) (oui, un jour je viendrai au Canada) et je re-découvre aussi Paris.

Une année joyeuse ! Drôle et parfois éprouvante à gérer la distance.

Quand Aurélien rentre en France, je quitte mon boulot et on part s’installer au Pays-Basque. Nous y restons trois ans. J’en profite pour reprendre mes études et valider mes acquis. Je passe d’un Bac S à un niveau Licence Pro et je change de boulot. C’est une période de mutation qui n’est pas forcément toujours toute rose. La vie fait que nous nous séparons quelques mois et je me retrouve à vivre à 28 ans comme un étudiante fauchée dans mon studio de 9m². Studio que j’ai adoré ! Je me sens bien dans les petits espaces et j’avais tout bien décoré ! Mais il n’est pas question de voyager !

La vie au Pays-Basque ne me plaît pas, je ne profite pas du tout de la côte, ni ne fait de randonnée. Ce n’est que maintenant que j’arrive à l’apprécier à sa juste valeur. En simple touriste ! Sans aucune autre attente, ni devoir de justification.

La mutation collective achevée, et les morceaux recollés, nous décidons de rentrer vivre à Bordeaux. La vie suit son cours et on fait un premier bébé. Je connais bien les Caraïbes, la destination branche Aurélien, l’île de la Réunion est hors budget et nous pensons que pour notre premier voyage avec un bébé de six mois, la Guadeloupe est un bon compromis. Un mois entier à découvrir les moindres recoins de l’île, entre forêt tropicale, randonnées et ouragan. J’ai tout simplement adoré ce voyage et je me suis bien rattrapée de ma première immersion sur l’île.

La vie suit son cours et on fait un second bébé, nous avons un projet d’achat de maison et moi et mes idées, un jour je balance à Aurélien « tu sais, on vivra plus loin de Bordeaux, peut-être moins grand que prévu, mais on va s’acheter un van ! Et partir plus souvent » – rires machiavéliques. Un vieux rêve qui m’a semblé tellement inaccessible toutes mes jeunes années à envier les torses bronzés et regarder les vagues déferler. Mais pourquoi pas maintenant ? Hein, on a trente ans passés, on a deux enfants et on s’en fiche. Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons qu’une vie !

Asturies 2017
Maroc 2017

Depuis, l’histoire vous la connaissez en partie. Des virées en Espagne, au Pays Basque, sur la Côte, en France, en Auvergne, dans les Pyrénées, au Maroc. L’Andalousie, la Catalogne, la Navarre, les Asturies, la Galice ou encore l’Italie. Le voyage en van nous permet de reduire drastiquement le coût d’un voyage surtout à quatre et qu’est-ce qu’on s’éclate ! Je sais, j’ai souvent stoppé mes récits en plein milieu sur le blog. Je ne suis pas régulière. J’ai des idées et la vie… Je vous ai dit ?! La vie suit son cours.

Bientôt nous partirons en famille en Thaïlande. Un nouveau gros projet. Si différent.

Chaque jour est une aventure. Profitons de la vie ! et restons heureux. Voilà le vrai voyage de la vie.

Voyager est pour moi une quête de simplicité et je prend le voyage comme une bulle d’oxygène dans cette vie qui est la mienne et qui suit son cours, vous l’aurez compris.Alors, voilà. J’ai un peu – carrément – dévié, mais mon goût pour le voyage ne vient pas spécialement de mon enfance ou de mes parents. Ils m’ont offert et j’en suis reconnaissante l’opportunité et certains moyens de faire ce que je voulais. Mais je pense que mon goût pour le voyage s’est façonné à travers mon histoire, de mes rencontres, des hasards de la vie et la chance qu’on se provoque.

  • Voyager me permet de prendre du recul sur ma vie, il y a toujours mieux, il y a souvent bien pire.
  • Voyager me permet de découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles cultures.
  • Voyager me permet d’assouvir ma passion pour la photographie.
  • Photographier me donne envie de voyager.
  • Voyager me permet de me souvenir.
  • Et surtout, aujourd’hui je me sens bien et je retire une énorme satisfaction d’embarquer mes proches avec moi. Ma famille, celle que j’ai crée, mon frère et mes nièces et ils me le rendent bien.
  • Voyager est l’un des plus beaux cadeaux qu’il m’est donné d’offrir et de recevoir.
  • Voyager me rend heureuse.

Vous savez, les voyages que j’ai fait seule ont toujours eu un goût d’amertume et me semble si fade. Je préfère partager tout ça avec les gens que j’aime !

J’espère léguer ce goût du voyage à mes enfants. Cette soif d’aventure, de découverte, d’ouverture d’esprit et un peu de débrouillardise aussi. J’espère qu’ils n’auront pas à traverser des océans de moments difficiles pour se sentir bien dans leurs vies. Je me donne en tout cas, tous les moyens pour les guider dans cette direction et quand je les entends jouer à partir au Maroc, rester à la maison ou bien me demander inlassablement quand est-ce que l’on part en Thaïlande, qu’est-ce qu’on va y faire. Quelque part, au moment ou j’écris ces quelques lignes, je me dis que j’ai déjà un peu gagné.

Je reprendrais cette phrase de mon fils. « Dis Maman pourquoi on visite le monde ? » Et bien parce que c’est bien. Je suis un être pragmatique.

Chaque jour est une aventure. Profitons de la vie ! et restons heureux. Voilà le vrai voyage de la vie.

Et vous, qu’est-ce qui vous donne envie de voyager ? Et d’où vient votre goût du voyage ?

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Coucou aussi Céline ☺! Moi je crois que c’est le voyage qui m’a donné le goût du voyage. La Thaïlande en 2003… Mon premier grand voyage… Quelle claque ! Préparez vous à en prendre plein les mirettes !
Très beau billet que jai pris plaisir à lire, c’est chouette de plonger dans le passé de quelqu’un que l’on suit… the van rouge origins haha
En tous cas il me tarde de voir tes images et ton retour de Thaïlande 😉
Merci contente que le billet t’ai plu ! Pour la Thaïlande, moi il me tarde juste de partir ! Dès que Noël est passé je commence sérieusement le décompte !!! Youhouu
une histoire touchante et sans fard que tu nous écris… je ne connais pas ta voix, je ne te connais qu’à travers les mots et les images mais pourtant j’ai l’impression de t’avoir entendu raconter ton histoire… qu’on cesse de dire que l’internet n’est que du virtuel! faux archi faux…
et que d’étapes marquées de voyages et d’expériences ailleurs…
je reconnais les mots de ma fille dans ceux de ton fils, aujourd’hui elle me dit en pensant à son « futur-métier » qu’elle souhaite commencer par transmettre la même envie de voyager et de découvrir à ses enfants, elle inventera donc son métier… oups, elle à 13 ans et demi…
merci Carla de ton message. Oui parfois moi aussi, je me sens proche avec des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêts mais qui sont éloignées ou que je n’ai jamais rencontrées ! Je préfère poser quelques mots ici, n’est ce pas le meilleur endroit ? Au final. Chacun prend et lit ce qui lui plaît mais moi, je laisse une trace quelque part. Merci encore pour tes mots ! Et je suis sûre que ta fille trouvera le métier qui lui faut pour transmettre ses passions. Tu es dans quel domaine, toi ?
J’ai adoré cet article et découvrir des bribes de ta vie, je trouve ça vraiment chouette ! Me concernant, pas besoin de te répondre, tu as eu la réponse dans l’article d’Olivia 🙂
Merci , contente que l’article t’ai plu ! Et oui j’ai déjà lu vos petites anecdotes
Merci , contente que l’article t’ai plu ! Et oui j’ai déjà lu vos petites anecdotes ????