San Sebastián, Monte Ulia et les doces tribus

6 décembre 2016

Dernier récit de ce week-end de trois jours passé en compagnie de mon frère et mes enfants. Après cette journée assez intense, nous quittons Olite et reprenons le chemin vers le Pays-Basque espagnol. Nous n’avions rien défini de précis avant de partir, donc notre envie immédiate était juste de rester et perdurer notre escapade en Espagne : cap vers San Sebastián (Donostia). La nuit tombe rapidement, plus nous remontons vers le nord et plus la pluie et le brouillard s’invitent sur la route.  Nous traversons Pampelune par le centre pour regarder la ville au passage.

Je n’avais vraiment pas idée où nous pourrions nous poser dans les alentours de San Sebastián et nous avions faim ! Nous voilà embarqué dans le centre ville à tourner et retourner pour trouver une place où nous garer. En vain.

Finalement, nous abandonnons un peu l’idée de manger quelque part et nous partons à la recherche d’un endroit où dormir. Nous ferons cuire des pâtes. En chemin – et même avant de partir, j’avais repéré une randonnée qui longe la côte allant de Pasaia à Donostia qui était devenu notre objectif pour le lendemain. Je me suis dit que ce serait sûrement un bon plan pour trouver un endroit plus tranquille pour dormir. Nous nous perdons un peu et nous finissons par prendre une petite route qui monte rapidement dans les montagnes. Vers le Mont Ulia.

La route se rétrécit, il pleut, il y a du brouillard et il fait nuit noire ! Bref on y voit rien. On grimpe, on se questionne « Mais jusqu’au allons-nous ? » et nous nous inquiétons de croiser quelqu’un car il n’y a clairement pas la place pour que deux véhicules se croisent, le van passant tout juste sur la route. Je vous le donne dans le mille ! Bam ! Une voiture en face de nous. Nous nous arrêtons, la voiture s’arrête. Plus personne ne peut bouger, ni avancer. Je descends alors du van pour essayer de communiquer avec le couple en face de nous – je vous rappelle que je ne parle pas un mot d’espagnol. Heureusement, j’arrive à baragouiner quelques mots et le couple parle un peu français. J’arrive à me faire comprendre et dire que nous cherchons simplement un endroit où dormir. L’homme barbu m’explique qu’il a sa maison juste un peu plus bas, qu’il fait parti d’une communauté et que si nous souhaitons nous pouvons nous installer dans son jardin.

J’accepte, j’explique à mon frère le plan. A ce moment précis, je crois qu’il est quand même un peu inquiet. L’homme barbu prend le volant du van – mon frère est encore plus inquiet – et fait marche arrière sur la route étroite, détrempée et brumeuse. Il installe le van dans son jardin.

Je descend et prend les enfants, et là ! haha, je crois qu’il n’avait pas capté mais alors pas du tout capté qu’il y avait des enfants avec nous ! C’était assez drôle de voir sa tête étonnée. Bon je vous avoue que ce n’est pas pire que la fois où on s’est retrouvé avec Aurélien embourbés dans la boue dans un champ improbable à minuit du soir en Italie à essayer de dégager la roue avec une micro pelle jouet de plage ! Véridique. J’en rigole. Mais sur le coup c’était pas drôle surtout quand un mec est venu non pas pour nous aider mais pour « vérifier » ce qu’on faisait là.. J’étais juste flippée qu’il ait une carabine ou autre.

Et là pareil, au bout d’un moment, il avait capté que nous étions avec des enfants (et le chien) et tout de suite… il était devenu plus indulgent – ce n’est pas vraiment le bon mot – et au bout d’un – long – moment il était même venu nous aider. Oui, j’avais juste envie de placer mon anecdote ^^

Voilà, comment nous nous sommes retrouvés à dormir et être reçus dans les Las Doce Tribus ! Des personnes la main sur le cœur, accueillants, gentils et bienveillants. Ils nous proposent de manger et même dormir dans l’une de leur chambre. Mais je décline cette invitation car je préfère dormir dans mon van car je sais que dans le van mes enfants dormiront et j’aime être dans mon van. Du coup, nous montons la tente Westfalia et passons une très bonne fin de soirée et nuit. En discutant, je comprends peu à peu le concept de leur communauté – que je vous invite à découvrir ici.

Le lendemain matin, nous sommes à nouveau invités à prendre le petit déjeuné.

Nous sommes servis comme des rois. Le temps d’aller chercher quelques denrées au van et nous nous retrouvons avec une table remplie de pain grillé, de confiture, des fruits etc etc…. Nous échangeons à nouveau avec nos hôtes, certains sont déjà partis au travail, il tiennent entre autre une boulangerie dans le centre de San Sebastián. Avant de partir, nous déposons un peu d’argent dans une caisse commune.

Une des personnes qui nous a accueilli me fait comprendre que tout cela était la destinée guidée par dieu… Je souris. Je ne suis pas particulièrement croyante, athée je dirais et je crois plutôt au hasard des choses mais j’ai du respect pour toutes les formes de religion tant que leurs pratiques ne nuisent à la vie de personne. Une belle aventure dont je me souviendrai longtemps. Nous reprenons notre route.

Finalement nous trouvons pas si loin que ça un parking ou nous aurions pu aussi nous poser au Mont Ulia. Nous nous préparons et partons marcher vers San Sebastián.

[striped]La randonnée[/striped]

Nous entendons des cris, des mégaphones, de la musique. Nous nous demandons d’où ça vient et arrivant dans la ville, nous comprenons qu’il y a une course à pied de 20km.

Nous suivons le flot de la foule puis nous nous dirigeons vers la vieille ville, nous flânons et mangeons des tapas.

Avec ces charmants ronflements dans les oreilles, il est temps pour nous de reprendre le chemin du retour. Et moi je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures !

Cet article fait parti d’une série d’articles sur un road trip en van de trois jours réalisé avec mon frère et mes enfants en Espagne. Point de départ Hendaye / la région de Navarre avec le Mirador del Balcón de Pilatos, la Nacedero Urederra en Baquedano, le désert des Bardenas, le palacio Real de Olite / Retour en Pays-Basque espagnol à San Sebastian (Donostia), le Monte Ulia et les Doces Tribus.

VOIR ET POSTER UN COMMENTAIRE +
quelle jolie histoire, et de doux souvenirs aussi… c’est ce que j’aime bien aussi dans les van trip, tu ne sais jamais où tu finiras la journée ni comment elle commencera, et dès les premières lueurs du jours tu découvres déjà de nouveaux univers… je trouve qu’il n’y a pas mieux, pour décrocher, vivre l’instant présent! je me reconnais dans tes mots aussi et sais pourquoi j’adore lire tes balades au travers des mots et des photos 😉
Merci 🙂 tu as su très bien décrire dans ton commentaire ce que je ressens avec les van trip.
Oh quelle histoire c’est chouette ! J’adore ces histoire impromtues, étonnantes et vecteur de rencontres. J’aime beaucoup San Sebastian, on essaie d’y aller au moins une fois dans l’année, c’est tout doux et joli la bas 🙂
oui c’était une super expérience ! Je pense que j’en garderai longtemps un super souvenir 🙂